Cardano, Bitcoin et la guerre monétaire : la vision choc de Charles Hoskinson

Pendant la Paris Blockchain Week, nous avons rencontré Charles Hoskinson, fondateur de Cardano et co-fondateur d’Ethereum. Alors que la tension monte aux États-Unis, il a bien voulu se livrer à l’exercice d’un entretien-fleuve au cours duquel il nous a révélé sa vision du marché et de son évolution.
Les stablecoins : une arme monétaire ?
Dans sa chambre d’hôtel bien gardée du 1ᵉʳ arrondissement, Charles Hoskinson patiente. C’est avec une tasse de café à la main et dans un fauteuil particulièrement confortable que se déroulera l’entretien.
Les présentations faites, celui-ci nous explique qu’il compte aller visiter les catacombes de Paris cette après-midi. Il nous confie également adorer l’aspect historique de Paris et ses charmes. Pour lui, Paris « baigne dans son jus », et c’est bien ça qui le fascine.
Au fil de la discussion, il finit par s’attaquer aux stablecoins.
Alors que le contexte géopolitique est particulièrement tendu aux États-Unis, les régulateur semblent mettre les bouchées doubles. Il y a peu, Anne Maréchal nous révélait que la SEC travaillait activement à une régulation crypto semblable à MiCA . Des propos confirmés également par le cofondateur de Cardano :
« Le Président, le Sénat et la Chambre sont alignés. Il n’y a plus de différents entre eux, donc cela va se faire. […] Dans 60 ou 90 jours, le régulateur proposera un texte. », déclare-t-il à propos de la régulation autour des stablecoins.
Ce consensus n’est pas anodin. En effet, c’est la toute première fois qu’un actif crypto devient vecteur d’une politique extérieure :
« Avec un bon projet de loin les stablecoins deviennent une extension de la politique monétaire des États-Unis », explique Charles Hoskinson.
Il citera d’ailleurs l’exemple Argentin, rappelant que « un tiers de l’économie du pays est déjà en stablecoins ». Pour lui, cette dollarisation informelle est un glissement monétaire silencieux, mais particulièrement puissant.
CBDC : Charles Hoskinson est-il pour ou contre ?
La question ne semble pas impressionner l’un des ingénieurs les plus réputés du monde crypto. S’il admet que les CBDC sont un vecteur d’expansion, il se positionne tout à fait contre. Pour lui, elles sont un danger existentiel pour les libertés individuelles :
« Je les déteste. Ce sont des outils dystopiques par nature. […] Le gouvernement te trouve trop gros ? Tu n’as plus le droit d’acheter de junk food. Tu as mis trop d’essence cette semaine ? Il t’empêche de remplir ton réservoir. »
La CBDC serait alors un panoptique numérique fiscal, comportemental et politique. Le contrôle qui en résulte va à l’encontre total de la logique même de la crypto.
Charles Hoskinson n’est ni le premier ni le dernier à critique les dérives probables quant à l’implantation d’un CBDC. Pendant que nous discutons, un représentant de la banque de France est en train de donner une allocution sur les bienfaits d’une monnaie centrale, tout en expliquant les prouesses de la Banque centrale européenne en la matière.
Quelques jours plus tôt, Christine Lagarde annonçait que l’euro numérique serait prêt pour octobre 2025. Le temps est compté.
Cardano est-il vraiment trop lent et pas assez peuplé ?
Il était temps de poser la question au principal intéressé. Cardano est couvent perçu comme particulièrement lent en comparaison avec les autres blockchains. De nombreuses personnes pointent du doigt le manque de développeurs au sein du projet. Qu’en est-il réellement ?
Hoskinson ne dément pas la lenteur caractéristique de Cardano. Toutefois, il relativise et donne une explication particulièrement forte :
« Mieux vaut aller lentement que de planter un protocole. Notre protocole tourne depuis sept ans sans interruption. Nous n’avons jamais eu de problème. Seul Bitcoin peut en dire autant. »
Si Solana est l’une des blockchains les plus populaires, notamment en raison de la fièvre des meme coins, force est de constater que les problèmes sont bien là. En comparaison avec Ethereum, Cardano se démarque aussi par sa robustesse.
« On a commencé avec 9 000 utilisateurs au Japon. Aujourd’hui, ce sont 3 millions de personnes qui utilisent Cardano. »
Loin des cycles de hype et shitcoins éphémères, la blockchain s’est effectivement construite comme l’une des infrastructures les plus porteuses. On regrettera simplement la mauvaise image de Cardano qui, pour son créateur, est majoritairement dûe à une erreur de marketing.
Cardano et Bitcoin : une convergence des écosystème évidente
Les débats font rage. D’un côté, certains affirment que le prochain grand marché sera sur Ethereum. D’autres pencheraient plutôt du côté de Solana. Pour Charles Hoskinson, la question ne se pose pas : l’avenir se déroulera sur Bitcoin.
« Le vrai marché, c’est la DeFi sur Bitcoin. Bitcoin a 2 000 milliards de dollars de capitalisation, et presque pas de TVL. Personne ne peut faire ça », déclare-t-il admiratif.
L’objectif de Cardano est de devenir la couche sécurisée de ce nouvel écosystème. Grâce à son modèle étendu, Cardano serait alors davantage compatible que les architectures classiques de smart contracts.
« Contrairement à Ethereum, nos L2 ne nous parasitent pas. Ils coopèrent. […] Avec Midnight, on cible 37 millions de personnes sur 8 écosystèmes. »
Cette approche collaborative plutôt que concurrentielles pourrait alors placer Cardano comme hub interopérable au sein de la future finance décentralisée. Côté gouvernance, l’homme est également optimiste :
« Notre modèle de gouvernance est notre plus grand atout. Il n’est pas duplicable. »
À ce jour, Cardano possède une trésorerie décentralisée de 1,5 milliards d’ADA et d’une constitution écrite avec les représentants de 50 pays.
« Quand tout le monde disait qu’on allait mourir, on est restés, et on construit. Nous avons traversé tous les bear markets, et nous sommes encore là. »
Charles Hoskinson, à contre-courant des mouvements crypto
Alors que nos tasses de café se terminent, l’heure des séparations approche. Il en ressort de cet entretien que Charles Hoskinson est bien loin de l’image du « crypto bro ». Ingénieur, philosophe et visionnaire, le fondateur de Cardano se place à la frontière entre la technologie et la théorie sociale et financière.
Avec Cardano, Hoskinson semble n’utiliser les cryptos et la blockchain que comme un outil nécessaire afin d’atteindre un but : la décentralisation, la liberté et la transparence. Des notions bien éloignées de celles promises par les CBDC, mais qui continuent de vivre au sein de projets tels que Cardano.
À terme, Cardano pourrait se positionner en tant que fondation pour un avenir meilleur, et ce, bien malgré les détracteurs du projet.
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