Le fondateur de Bitcoin Fog condamné : La justice américaine marque un coup d’arrêt pour les crypto-mixers
Le verdict est tombé pour Roman Sterlingov, fondateur de Bitcoin Fog, l’un des plus anciens services de crypto-mixing du darknet. La justice américaine l’a condamné à plus de 12 ans de prison. Ce verdict s'inscrit dans une série de mesures plus larges visant à limiter l'usage des crypto-mixers, accusés de faciliter le blanchiment d'argent.
Un jugement lourd pour Roman Sterlingov
Roman Sterlingov a écopé d’une peine de 12,5 ans de prison. Ce verdict, rendu suite à sa condamnation en mars pour blanchiment d'argent, complot en vue de blanchir de l'argent , et exploitation d'un service de transmission de fonds sans licence, illustre la volonté des autorités américaines de durcir le ton envers les plateformes de mixing. Les procureurs avaient initialement réclamé une peine de 20 à 30 ans, mais la justice a statué pour une peine plus modérée.
Dans un communiqué du 8 novembre, le Département de la Justice (DOJ) a qualifié Bitcoin Fog de « service de référence pour les criminels ». Selon le DOJ, durant sa décennie d'activité, Bitcoin Fog a permis à de nombreux utilisateurs de « cacher leurs revenus illicites », en traitant environ 1,2 million de bitcoins, d'une valeur estimée à 400 millions de dollars à l'époque des transactions. « Ce service facilitait le blanchiment d’argent en rendant les transactions difficilement traçables », a déclaré un porte-parole du DOJ.
Des amendes records pour Bitcoin Fog
Outre sa peine d’emprisonnement, Sterlingov devra verser une amende colossale d’environ 395,5 millions de dollars en guise de « jugement de confiscation ». Le DOJ a également ordonné la saisie de ses actifs crypto restants, évalués à environ 1,76 million de dollars. Ce montant vient s'ajouter aux nombreuses mesures prises par les autorités pour endiguer le blanchiment d’argent via les cryptomonnaies.
Tout au long de son procès, Sterlingov a maintenu sa défense, affirmant qu’il n’était qu’un simple utilisateur de Bitcoin Fog et non son créateur. Cependant, les procureurs ont réussi à démontrer son implication directe dans l’opération de la plateforme, qui a attiré l’attention pour sa capacité à échapper à la surveillance des forces de l’ordre.
La lutte continue contre les services de mixing crypto
La condamnation de Sterlingov s’inscrit dans un mouvement plus large visant les mixers de cryptomonnaies. Ce type de service, utilisé pour anonymiser les transactions, est de plus en plus surveillé par les autorités, qui le considèrent comme un outil de dissimulation pour des activités illégales. En 2023, d'autres mixers majeurs, comme Tornado Cash, ont également fait l'objet de poursuites. Roman Storm , cofondateur de Tornado Cash, attend son procès pour blanchiment d'argent, prévu pour avril 2025.
Des mesures similaires ont été prises à l’encontre de Keonne Rodriguez, associé au crypto-mixer Samourai Wallet. Ce dernier a plaidé non coupable et a été libéré sous caution en attendant son jugement. Ces cas montrent la détermination croissante des États-Unis à contrôler l'usage des mixers, qu'ils accusent de compromettre la transparence nécessaire dans l’écosystème crypto.
Un signal fort envoyé aux opérateurs de mixers
La condamnation de Sterlingov, combinée aux autres actions en justice contre les fondateurs de mixers, envoie un avertissement clair : les services de mixing seront sévèrement punis s’ils permettent des activités illicites. « Ce n’est pas une simple tape sur les doigts », a commenté Mario Nawfal, un observateur influent du secteur crypto, sur X. « C’est un message direct aux mixers : jouez avec le feu, payez le prix fort ».
Ces mesures de répression pourraient inciter certains services à se conformer aux normes réglementaires ou à cesser leurs activités. Cependant, certains défenseurs de la confidentialité financière, comme la commentatrice L0la L33tz, ont critiqué ces actions, qualifiant cette affaire de grave erreur judiciaire et d’attaque contre la vie privée financière. Le débat entre transparence et confidentialité continue de diviser, alors que les autorités renforcent leur vigilance sur les cryptomonnaies.
La condamnation de Roman Sterlingov marque une étape décisive dans la lutte contre le blanchiment d’argent par cryptomonnaie. En accentuant la pression sur les services de mixing, les États-Unis envoient un message clair : les transactions anonymes facilitant le crime ne resteront pas impunies. Cependant, cette politique soulève des questions éthiques, certains y voyant une atteinte aux libertés individuelles. Alors que d’autres affaires similaires se profilent, le futur des crypto-mixers reste incertain, entre menaces de répression et possibles ajustements pour survivre dans un environnement de plus en plus réglementé.
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