Quel est le but d’Ethereum en 2024 ? Est-il toujours pertinent ?

À ses débuts en 2015, Ethereum a voulu être au cœur de l’émergence du monde de la finance décentralisée (DeFi). Un peu moins de dix ans après, cette blockchain a considérablement évolué pour devenir un projet incontournable dans le secteur des crypto-monnaies. À travers ses mises à jour, Ethereum s’est amélioré au fil du temps, tout en inspirant de nouveaux projets tout aussi intéressants.

Ethereum : de loin la première blockchain commerciale au monde

Ethereum est un projet blockchain lancé officiellement en 2015. Il fut élaboré sous l’initiative d’un groupe de 8 fondateurs, dont Vitalik Buterin et Gavin Wood. L’objectif assigné à ce projet est de faire de ce réseau un creuset pouvant abriter les bases de la finance décentralisée (DeFi).

En réalité, Ethereum voulait être une plateforme mondiale open source pour les applications décentralisées. En 2024, cette blockchain a évolué dans son programme et s’impose toujours comme la première blockchain commerciale au monde. Ethereum est en effet devenu un pôle privilégié pour les développeurs DeFi.

Selon DefiLlama, le réseau abrite en son sein 1153 protocoles DeFi. C’est beaucoup plus que toute autre blockchain au monde. En comparaison, BNB Chain arrive à la deuxième place de ce classement, avec 789 protocoles énumérés. Ensuite, on retrouve Arbitrum, un layer 2 d’Ethereum qui compte 693 protocoles.

Classement des chaînes par TVL

Source : DefiLlama

Parallèlement, Ethereum domine le classement des meilleurs réseaux au monde en termes de valeur totale bloquée (TVL). Cette métrique sert à mesurer le montant en crypto-monnaie stockée dans un protocole, une application DeFi ou un contrat intelligent.

Toujours selon DefiLlama, Ethereum domine le classement des réseaux en termes de TVL, avec 50 milliards de dollars. La deuxième blockchain qui fait mieux, c’est Tron avec 8,72 milliards de dollars. Par ailleurs, Ethereum a connu une avancée importante avec sa mise à niveau Dencun.

La mise à niveau Dencun : un pas important vers l’évolutivité

Ethereum n’avait pas seulement pour ambition de favoriser le développement de la Defi dans le secteur des crypto-monnaies. Le projet avait pour but d’apporter des solutions aux problèmes rencontrés par les blockchains en termes d’évolutivité. Il s’agissait d’un moyen de s’imposer comme une alternative intelligente au réseau Bitcoin.

Pour mener à bien cette mission, les développeurs du réseau ont pensé à des solutions de mise à l’échelle : les « layer 2 ». Ce sont des réseaux secondaires créés pour améliorer l’évolutivité sur Ethereum, sans affecter la sécurité et le modèle décentralisé du réseau.

Concrètement, les layer 2 rendent Ethereum plus performant en traitant les transactions hors d’Ethereum. De quoi réduire les problèmes de congestion liés à la forte utilisation du réseau principal. Toutefois, les frais de gaz toujours élevés sur ces réseaux limitaient leur adoption.

Un problème qu’Ethereum a résolu avec la mise à jour Dencun de mars 2024. Avec cette mise à niveau, les frais de gaz pour les transactions exécutées sur les layer 2 ont diminué.

Tout cela a ouvert la voie vers une meilleure évolutivité sur Ethereum. De son côté, Ethereum a également vu ses frais de gaz baisser au cours de ces dernières semaines.

Les frais de gaz d’Ethereum ont baissé à leur plus bas niveau depuis cinq ans

Malgré ses différents accomplissements, Ethereum est également connu pour ses frais de gaz généralement élevés. Pour rappel, le frais de gaz correspond au montant qu’un utilisateur doit payer pour effectuer une transaction sur une blockchain.

En mars dernier, les frais avaient atteint 83,1 gwei (la plus petite unité d’ETH) au moment où le réseau connaissait un niveau d’activité record. Toutefois, Ethereum a enregistré une baisse notable à ce niveau la semaine dernière. En effet, ces frais ont chuté jusqu’à 0,6 gwei, soit leur plus bas niveau depuis 5 ans.

Selon Ryan Lee, analyste en chef chez Bitget Reasearch , cette baisse des frais de gaz peut être attribuée à plusieurs facteurs.

Il cite notamment la « migration de la saison des memes et des interactions Dapp vers d’autres réseaux blockchains plus rapides et moins chères ».

En outre, Lee cite comme autre facteur la « mise à niveau tant attendue de Dencun qui a amélioré l’efficacité du réseau et réduit les frais de gaz ».

Les prochains défis d’Ethereum : le duel à distance avec les Ethereum Killers et la lenteur des transactions

Ethereum a progressé vers son but initial. Cependant le réseau a encore d’autres défis importants à relever pour le reste de 2024 et les prochaines années. Alors que Ryan Lee voit dans la baisse des frais de gaz un potentiel signal haussier pour ETH, cet avis reste discutable.

Selon James Van Straten, analyste principal de Cryptoslate « le nombre total de transactions sur le réseau Ethereum n’a pas augmenté depuis quatre ans ». De plus, le nombre d’ETH brûlé (mis hors circulation) a également baissé à cause de la baisse des frais de gaz.

Cela a entraîné une augmentation de l’offre du jeton à 17 000 ETH la semaine dernière, le taux d’inflation atteignant +0,7 %. Pourtant, avec l’offre qui augmente, le modèle déflationniste adopté avec les burns est affecté.

Par ailleurs, malgré sa position de choix dans le secteur, le réseau Ethereum commence à perdre du terrain. Ceci au profit d’autres réseaux plus rapides et beaucoup moins coûteux pour les transactions. Ce sont les fameux « Ethereum Killers ».

À titre illustratif, Ethereum n’est capable de gérer que jusqu’à 15 transactions par seconde. Ce qui est bien loin de la capacité de Solana qui peut traiter jusqu’à 65 000 transactions par seconde.

Les développeurs devront élaborer des solutions innovantes pour régler ces différents problèmes. Tout compte fait, des avancées sont attendues avec « The Surge », la nouvelle phase de développement du réseau qui a débuté après Dencun. Ce dernier mettra en œuvre des fonctionnalités de sharding pour améliorer la vitesse sur réseau.

Sources : Coindesk , DefilLama

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